Que c'est dur !

Oui c'est dur de se re-lancer ... J'ai reçu quelques mails ces derniers mois et souvent ça va dans le même sens : "Quand est-ce que tu reprends le blogging ?"

J'ai reçu aussi des commentaires, régulièrement et je sais qu'environ 20 à 50 personnes (200 les grands jours de partage j'imagine...) viennent ici quotidiennement au hasard de leurs recherches. Quelques unes d'entre vous m'ont confié venir encore me lire de temps en temps, sachez que ça me touche énormément. Je vous remercie pour ces quelques mots que vous m'envoyez. C'est très dur de revenir et j'ai compris pourquoi il y a quelques jours. Au hasard d'une conversation, j'ai parlé de ma vie professionnelle à quelqu'un, enfin de ce qu'il en reste depuis la fermeture de mon auto-entreprise en 2016. Et là, j'ai compris que je n'avais pas réussi à m'en remettre. C'est ce qui a presque tué dans l'oeuf ce blog sur lequel je pensais beaucoup plus m'investir.

Désolée pour celles qui connaissent cette anecdote, je vais revenir dessus. 

En 2015, j'ai bossé sur un triple projet de deux ateliers + une conférence sur la gestion de l'absence pour les familles de militaire. En 2013, lors de la première Opex, j'ai passé des heures à lire et traduire de nombreuses études scientifiques, au début pour moi. Je me suis rendue compte que ces connaissances accumulées m'aidaient beaucoup lors des absences et j'ai commencé à réfléchir à comment les partager. Je suis devenue maman et l'éventail des ressources a dû mécaniquement s'agrandir car nous allions vite connaitre les effets de l'absence sur un enfant (Missions, Cuirasse, gardes, puis célibat géo). L'idée de la conférence et des ateliers est venue très vite et mon adorable mari m'a encouragé en prenant plusieurs jours de congés pour me permettre de tout trier puis poser à l'écrit. C'était l'effervescence.

J'ai ouvert un premier blog, j'ai animé une page Facebook, puis j'ai donné deux conférences et ... plouf. J'ai reçu une opposition extrêmement forte de la part d'une personne du service social des armées qui a fait en sorte que je sois interdite dans les régiments. Pourquoi ? Et bien, le fond de l'opposition se basait sur ces 3 principes : ce n'est pas à une épouse de faire ça (je vous laisse apprécier le mépris ...),  je ne suis pas psychologue et c'est leur travail à elles (au service social)".

Sur le coup, je n'ai même pas pesé les conséquences de ces quelques phrases prononcées en public lors d'une présentation que j'ai faite au CEMAT et j'ai continué à vouloir faire vivre mon projet. Je suis dîplomée en accompagnement des personnes et ma formation me permet de savoir concevoir des supports de formation, et d'accompagner tous types de publics (j'ai accompagné de jeunes enfants aux profils atypiques, des adolescents en foyer ou au collège dans le cadre des programmes de réussite éducative et des demandeurs d'emploi). Je n'avais a priori aucun problème de légitimité avant que cette personne ne m'en cause. De plus, j'ai été vivement encouragée par quelques gradés et une association de femmes de militaire, ça me donnait littéralement des ailes. Malheureusement, au bout de quelques semaines, le travail de sabotage a parfaitement fonctionné : silence radio des unités, plus de contacts ni de demandes de devis, demandes annulées, ...

My post

C'est particulièrement difficile de se remettre d'un échec quel qu'il soit. Mais là, j'ai eu un goût particulièrement amer, car les retours étaient excellents, le contact avec les épouses prometteur, les questionnaires en fin de conférence étaient élogieux. Tous les feux étaient au vert. J'ai donc vécu ça comme une véritable injustice. J'ai essayé de me dire que j'avais juste manqué de chance. Oui, juste ça, manquer de chance, la chance, c'est un facteur necessaire à la réussite que les gens oublient souvent. La chance c'est ce que tu ne contrôles pas, y'en a qui appellent ça un alignement des étoiles. Mais la vérité c'est que c'est primordial. Moi j'ai eu encore pire qu'un manque de chance, j'ai eu une poutre dans les roues. Et je ne m'en relève pas.

Cette personne a t-elle pesé les conséquences de son acte ? Je n'en saurais jamais rien. Mais ça a été le début d'une longue descente aux enfers. Je vais être honnête, depuis que j'ai admis que le projet était mort et que j'ai fermé l'entreprise, je n'ai plus travaillé, j'ai complètement laissé tomber ma vie professionnelle. Je me suis perdue dans ma vie de femme et de maman. J'ai appris avec avidité plein de choses, j'ai lu et j'ai très peu écrit. Mais niveau professionnel, rien. La fin de ce projet a coincidé avec la rencontre d'une conseillère Pole Emploi qui m'a complètement oubliée, en l'espace de 3 ans, je n'ai eu aucune nouvelle d'elle malgré les 10 promesses faites lors de mon entretien. Elle a vu que le navire prenait l'eau, elle m'a même pas regardé couler. Je crois que là ça a été la fois de trop. Car mon parcours professionnel a été jalonné d'occasions manquées, j'ai eu le chic pour rencontrer des bonnes personnes mais aussi de moins bonnes, qui ont marqué de grands coups d'arrêt dans ma volonté d'avancer. Je sais que certains penseront que j'ai juste "pas su saisir les opportunités" mais je vous assure, que j'en ai pas vraiment eu. C'était plus souvent le contraire.

Il va pourtant bien falloir que je tourne cette page. Voilà presque 5 ans que je digère, il serait temps que je mange autre chose.

J'ai d'autres envies. Bientôt des horizons nouveaux vont s'ouvrir à moi avec une mutation l'année prochaine et l'acquisition d'une maison où nous poser enfin. J'ai envie de vivre plus dehors, de moins de voisins, de bêtes, de terre et de calme. Je m'ennuie dans mon jardin, j'ai envie de faire pousser beaucoup plus de choses. Je ne veux plus de regret, la vie est trop courte pour les regrets. Je vais essayer de réécrire, même si c'est dur.

Je ne suis pas vraiment une débutante dans le blogging, ni dans le bain de partage d'écrits sur Internet. J'ai rencontré deux fois les mêmes difficultés : m'enfermer dans une thématique et surtout, avoir le désir idiot d'être aimée. Ca a bien failli me couper le bouts des doigts ... rapport à mes petites mimines actuellement en train de virevolter sur le clavier. Je vais t'expliquer pourquoi et comment j'en suis arrivée à la Réflexiothèque.


Si tu ne trouves pas ce que tu veux, créé-le
J'ai une grande histoire avec les bloggeurs, j'en ai lu beaucoup sans jamais parvenir à en trouver un qui me scotche à ma chaise. Après avoir longtemps cherché chez les autres ce qui allait enfin étancher ma soif, j'ai compris qu'il fallait que je me décide à créer moi-même et que l'inspiration ne me manquait pas.

Mon désir : me créer comme un job, ouvrir un espace virtuel, où je pourrais discuter des ressources qui font "tilt" et ne surtout pas faire le blog de tout le monde. Est-ce qu'on peut se définir par opposition ?
Un jour, je n'en ai plus voulu des "blogs de maman", de ces photos de goûters bio et de jouets en bois, de ces conseils sortis de nul part. De Mme capable de me conseiller de "passer un temps de qualité de 10 min avec mon enfant" tout en sortant sa 145ème vidéo Youtube en 6 mois.
J'avais des bases solides en psychologie et en développement de l'enfant. Alors j'ai cherché ailleurs. J'ai fait comme les vendeuses de best-seller en parentalité : je me suis tournée vers les études et la science. Tu trouveras donc ici, dans mes articles, toujours un questionnement, et une volonté de déconstruire les mythes.
Je suis POUR le développement personnel en restant RATIONNEL.


A en croire la profusion d'ouvrages new-age et de techniques ésotériques qui s'en réclament, le développement personnel, a priori, c'est pas pour moi. J'ai vraiment essayé de lire plusieurs livres, mondialement reconnus, mais impossible. Il semble que bien souvent, pour accéder au développement, il faille en passer par une ablation de notre esprit critique.  
Le développement de la personne, pourtant, ça a quelque chose de profitable en soi. Je l'ai trouvé sur mon chemin en commençant la philo, puis à étudier la psychologie. Mon but était de comprendre le sens de la vie et les autres.

Je serai la réflexiothécaire, ta "pas-coach", ta "pas-psy", et le plus souvent possible, ta virtuelle meilleure amie.

chronique

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