Le syndrome de Fantomas
- Par lareflexiothecaire
- Le 09/09/2021
- Dans REFLEXIO FA MILI
- 3 commentaires
Je vous propose un petit article sur un syndrome qu'on évoque trop peu dans les familles de militaire. Il est grand temps qu'on rétablisse la vérité. Marre des tabous, des secrets.
J'ai quelques années d'expériences, et je peux vous dire que niveau "maux du métier", je commence à m'y connaitre. Je vous invite à découvrir ce mystérieux syndrome, le syndrome de Fantomas, un des nombreux effets secondaires de la vie de famille de militaire.
Agent pathogène
Absences plus ou moins longues, cumulées, régulières ou non, vécues au sein d'une famille avec enfant. Célibat géographique. Vigipirate, OPEX, MCD etc... C'est le conjoint de celui qui part, s'absente (et il peut même accessoirement en rajouter avec des sorties, des sessions de sport hors travail), en bref, celui qui prend en charge une grande partie de l’éducation de l’enfant, qui est atteint.
Epidémiologie
Cette infection touche le parent qui reste, quelque soit son sexe. Elle se rencontre dans les situations de réintégration : le militaire rentre du terrain, travail, de mission, de son footing, de la boulangerie (si il y a baguette sous le bras, le syndrome est compliqué par des symptômes plus prononcés de salivation, des gémissements).
Mode d’action
J’ai nommé ce syndrome « Fantomas », parce que dans Fantomas, y’a « fantom » ou fantôme quoi. J'espère que tu me suis...
Dans ce syndrome, le conjoint contaminé ne devient qu’un fantôme, tout est dit. Il disparait aux yeux de son enfant car le militaire est rentré. Comme si tout ce qu’ils avaient partagé ensemble, comme si toutes ses heures passées à jouer avec lui, à le laver, à déconner sur de la samba, à gérer ses hurlements de possédé, à consoler ses chagrins, comme si tout ça, c' était oublié. Comme si ça comptait queue dalle !
Le militaire est devenu le personnage principal et toi, t’es qu’un résidu d’ectoplasme, un spectre. Ton enfant ne te regarde plus, tout doit être fait avec et pour « papou », « papa », « papounet », ... appelle-le dieu pendant qu'on y est !
Aggravation
Cette affection est sans danger mais un peu désagréable. Des envies de hurler peuvent démanger, des irritations pourraient survenir et des épisodes de respirations exagérées ne sont pas impossibles. Si le militaire a l’outrecuidance de ne pas aider à rappeler le rôle et la place clé de son partenaire à ces petits ingrats anges, il se peut que la conjointe de militaire ait envie de se casser à Bali. Bon, en fait, elle finira à Auchan, à errer dans les rayons comme un rôdeur dans Walking dead en quête de chocolat frais.
Traitement
Le temps est votre allié. N’oubliez jamais que le militaire repartira (et qu’on sait pas s’il faut en rire ou en pleurer) et que votre enfant, à moins d’être parfaitement autonome, aura à nouveau besoin de vous. Sa main sur votre bras et vous reprendrez forme humaine !
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Commentaires
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- 1. LN Le 13/09/2021
Ahah! On sent le vécu!
J'ai aucun remède moi. Je subis. Je disparais mais ils savent toujous me trouver pour régler les problèmes. -
- 2. Émilie Le 10/09/2021
Merci pour cet article. Oui c’est tellement vrai. C’est agaçant. J’ai trouvé la parade: me barrer un week-end avec une copine pour souffler!! Après ça il n’y en a eu que pour Môman.-
- lareflexiothecaireLe 10/09/2021
J'ai pas encore réussi à m'évader. J'ai du mal à couper le cordon ... il a presque 8 ans. Et j'aurais l'impression de manquer du temps avec mon mari, ... ce foutu célibat géo nous met dans une "urgence de profiter" constamment.
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