3615Mavie : Faire le ménage dans sa vie
- Par lareflexiothecaire
- Le 09/09/2021
- Dans REFLEXIO MAMA
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En 2015, mon esprit prenait la décision de ranger ma vie. Je n’ai pas mis longtemps à tomber sur la tendance qui envahissait le net autour du minimalisme et de ses avatars : frugalité des bourgeois, organisation des énormes espaces, consomation, nettoyage et psychorigidité.
J’avais bien essayé de regarder en quoi consistait les deux méthodes* les plus TENDANCE pour repenser sa gestion de la maison, mais rien à faire. Trop extrémistes à mon goût. Porter des chaussures chez moi et me convertir en domestique vintage accroc à l’éponge, c’était pas jouable. Jeter mes livres, d'ailleurs, JETER, tout court et autant, même pas en rêve. J’en ai pris, j’en ai laissé, la méthode « GwonLady » était née !
Konmari* et Flylady* sont sur un bateau …
Je suis atteinte du syndrome du « ça peut toujours servir » donc je peux vous dire que mon cas était a priori désespéré concernant différentes zones de la maison. Il fut un temps où j'avais une dépendance, espace de bricolage à la géo-trouve-tout. Je récupérais un clou, une vis, tout.
Et puis je possédais 3 gardes robes en 3 tailles différentes (je fais des efforts qui payent parfois, il faudrait que j'en fasse constamment) et une quantité importante d’écharpes, de sacs, de chapeaux flétris et de manteaux. J’ai eu mon déclic quand je me suis rendue compte que je n’utilisais qu’un tiers de tout mon dressing et que je ne parvenais plus à le maintenir en ordre. Je me suis longuement laissée aller « Alors ? C’est un insupportable hein ? Tu vois ! Il est où ton gilet rouge ? Tu le vois pas hein ?? Ah ah ! Peut-être que tu ne le retrouveras jamais ! Peut-être que tu vas mourir avant de l'avoir retrouvé ! »
Et puis un jour, tout a viré au milieu du salon. Une avalanche de fringues. Je me suis trouvée vraiment grotesque. Je me suis dit qu'il y avait de quoi habiller plusieurs personnes devant moi et que vraiment, ça n'avait aucun sens. J’étais tellement emballée que tout y est passé, l’armoire de l’homme comprise. Il avait un sac à trier en rentrant, je ne suis pas un monstre, mon regard a juste été très suppliant quand il a voulu encore garder les sweats de ses 15 ans.
Verdict : 450 litres de vêtements à porter à la recyclerie et une grosse dizaine de pièces données ou vendues. J'ai honte en l'écrivant. J'avais honte en fermant ces sacs. Qu'est ce que j'allais faire de tout ça ? Ici, nous disposons d'une association d'insertion qui récupère les vêtements, j'y ai placé quelques demandeurs d"emploi quand j'étais conseillère. Ils vendent les vêtements en bon état dans des friperies et les autres sont transformés en matière servant à isoler les murs ! Donc, ma culpabilité a été relative, car je savais que je ne "jetais pas". Mais quand même ...
Trier ces vêtements c'est compliqué, car il y a de l'affectif et parfois, je crois qu'un biais cognitif vient brouiller nos décisions, ce qu'on appelle l' aversion à la perte. On ne veut pas renoncer à quelque chose qu'on a payé, même si on n'a pas l'utilité, ou si ce n'est pas à notre goût. La peur de renoncer à un objet est supérieure au plaisir qu'on imagine à se séparer et être libéré de cet objet. Par exemple, j'ai eu beaucoup de mal à me séparer des beaux vêtements que j'avais payés assez cher (selon moi et ma barrière psychologique). Notamment de certains robes achetées après mon divorce, je gagnais bien ma vie et j'y avais mis le prix. Pourtant, je ne les mettais plus ces robes ... elles correspondaient à une autre carrière, une autre époque, un autre look.
Comment je décide de ce que je garde ou pas ? C’était assez simple !
Je ne rentre pas dedans : oust ! Croyez-moi, le jour où je refais un 40, je vais me faire un plaisir de faire quelques magasins pour fêter ça (même si j'ai horreur de ça).
C’est trop grand : ne pas encourager le laisser aller, oust !
C’est jamais/pas mis depuis très longtemps : oust !
C’est troué et non réparable : oust !
C’est décrépi : j’étais grunge à 16 ans, au delà de 25 ans, c’est louche.
C’est complètement moche : … Ah ben non, ça, je n’ai pas eu le cas, j’ai très bon goût :)
Je me souviens d'avoir lu : « Ne gardez que les choses qui vous mettent en joie » dixit Marie Kondo (Méthode Konmari). C'est assez radical non ? Elle porte jamais de chaussettes ? Parce que moi, j’ai pensé à sa phrase en triant mes chaussettes … mais rien ne m’est venu. Non, mes chaussettes ne me mettent pas en joie. Dois-je les jeter pour autant ? J’en ai gardé quelques paires quand même, on ne sait jamais.
« Self organised woman »
Un jour, j’ai commencé à laisser mon évier de cuisine nickel tous les soirs. Pas de vaisselle à faire, évidemment, mais surtout, même pas de vaisselle à ranger. Plan de travail, même sentence, tout ranger avec un coup d’éponge derrière et un réveil en douceur le matin, avec ce sentiment d’une journée qui part bien.
Ma relation à l'entretien de la maison, c'est une histoire qui remonte à assez loin. Enfant, j'ai rapidement été sollicitée pour les tâches ménagères, une fratrie de 4 c'est du boulot. Et pour faire plaisir à ma maman, je lui faisais sa salle de bain "comme dans un palace". Je nettoyais les joints à la brosse à dents (si si...), je détartrais et je faisais briller les robinetteries avec de l'alcool. Ma mère m'avait dit un jour "Tu pars du haut vers le bas et tu imagines qu'une dame va venir passer un gant blanc partout pour voir si c'est propre". Je suis devenue une folle, une grande malade. J'ai essayé d'aimer ça, c'était dur, mais je le faisais surtout pour les autres, pour maman. Plus âgée, mon petit frère fraîchement installé chez lui, je venais lui rendre visite et je faisais son ménage pendant 3 h en arrivant "pour l'aider". Je lui faisais son four, ses sanitaires, sa baignoire. Je lavais avec le plaisir en tête de savoir qu'il serait bien, dans un endroit agréable pendant quelques jours. Une fois installée chez moi, seule, je me suis un peu détendue. De moi, j'en ai rarement eu quelque chose à faire en fait.
Plus tard, j’avais été traumatisée par un ex qui m’avait fait une scène pour une table de petit déjeuner pas rangée. Moi j'étais un peu bohème, ce matin là, j'ai laissé NOS bols sur MA table, dans MON appartement, parce que je voulais aller faire le marché tôt. J'étais sur un petit nuage, avec une petite robe toute fraîche et j'avais un faible pour ce garçon. Là, toute la rigidité de sa personne s'est exprimée. On se connaissait depuis 4 jours et il m'a vertement remise à ma place. J'ai eu tellement honte de sa remarque et de son insistance que j’en étais arrivée à devenir un peu maniaque. En plus, notre relation a duré 5 ans (je suis longue à la détente), je ne me suis autorisée aucun impair, la maison était toujours impeccable et moi aussi. Je repassais TOUT son linge, même pas le mien. Je suis devenue un cordon bleu. Je me souviens qu'il m'avait dit au moment de rompre que le fait d'être une bonne maitresse de maison, "ça ne comptait pas, ça".
Je crois que j’ai trouvé un équilibre aujourd’hui et cet équilibre il est dans des routines comme celles de l'évier propre. Et aussi dans un tri régulier. Le plus gros changement, le plus notable, après le vide fait, a été la préoccupation concernant ma consommation et ce que j'allais faire rentrer de nouveau dans ma maison. Avec un bébé à la maison, on a vite fait de courir après des tonnes de gadgets. Il m'a fallu éviter ça. J'ai fait par exemple, un tour que je n'aurais jamais pensé faire : acheter des choses d'occasion, notamment quelques vêtements.
Je pense beaucoup plus à mes achats avant de les faire, je ne traine plus dans certains magasins car je sais que j'ai tendance à revenir avec un tas de choses inutiles. Et attention, certains vont me dire "la réflexion sur les achats c'est un truc de bourgeois, quand tu n'as pas d'argent, tu te poses pas toutes ces questions, t'achète pas, c'est tout", mais si si, même sans argent on peut tout à fait être dans l'hyperconsommation. Aller voir les rayons des magasins Action ou NOZ, et vous verrez des gens très modestes pour la plupart, qui se font piéger à acheter tout un tas d'objets dont ils n'ont certainement pas besoin. J'ai grandi dans un milieu modeste et mes parents et nos voisins, avaient souvent des maisons qui débordaient de bibelots, de collections, de choses inutilisées rangées dans des greniers. Je vous recommande ce super reportage A cluttered Life : middle class abundance que j'ai vu il y a un moment, mais qui m'avait déjà pas mal remis les pendules à l'heure. On y parle des vies encombrées des américains des classes moyennes et notamment des jouets des enfants et de leur invasion de l'espace dans les maisons, de plus en plus grandes et paradoxalement de plus en plus encombrées.
Après le dressing, je n’ai pas su m’arrêter. J'ai repensé tout ce que je possédais et renoncer à quelques envies qui ne se justifiaient pas, comme certains robots ménagers ou le fait de posséder plusieurs paires de chaussures pour une saison. C'était une véritable respiration de voir le vide se faire, de trier et ranger toute la maison. Tout y est passé, congélateur, pharmacie, produits de beauté, jouets du nain ! J'ai pris cette habitude et en général il y a une fois dans l'année où chaque coin de la maison est remis à zéro et rangé si le désordre s'y est installé.
Mes trucs et astuces qui changent tout ... un peu (quelques liens sont affiliés)
- Je suis désormais capable de ranger les choses à leur place ! En regardant mon mari vivre, je me rends compte que ce n'est pas donné à tout le monde :)
- Le carton de pliage fabriqué en deux minutes qui permet de plier tous les t-shirts de mon barbu et de faire des piles parfaites.
- Les housses plastifiées pour ranger les vêtements type cérémonie ou chemises blanches. On évite = poussière et jaunissement, je préfère devoir les repasser que les détacher.
- Les bocaux de 1.5L pour faire les conserves me servent à stocker les aliments à l’abri de l’humidité et surtout à visualiser en un coup d’œil ce que j’ai besoin de racheter.
- Le "labelling", l'étiquetage. J'ai la passion des feutres acryliques pour ça : écrire ce que les boites ou tiroirs contiennent. J'avoue que ça sert beaucoup à mon mari (qui vit peu à la maison en ce moment) et à mon fils (qui apprend à s'organiser). J'aime prendre une belle écriture pour écrire où se trouve les choses.
- J’ai toujours été organisée niveau administratif. Mais la véritable révolution c'est : le classeur-trieur de bureau en métal (j'ai mis un lien Amazon pour que vous regardiez le genre de meuble, mais je n'ai pas acheté celui-là, le mien était plus vintage et vendu sur le Boncoin) 1.40m de haut et 4 tiroirs de 60cm. Un gros projet de rénovation réalisé quand j'ai déménagé dans une maison plus petite et qui a littéralement changé nos vies ! (j'aime bien exagérer). Absolument tout rentre, y compris tout mon matos de dessin. On glisse les papiers dans les pochettes correspondantes au fur et à mesure, car le rangement doit être à portée de main sinon, c’est obligé, le classement à faire s’accumulera quelque part. Ici c'est de l'histoire ancienne. Le double avantage c'est que tout est étiqueté et que du coup, mon mari range en autonomie ! Elle est pas belle la vie ?
- Si j’ai un courrier ou un papier administratif (surtout s'il va me prendre moins de 5 minutes à gérer), je le fais tout de suite (dans la journée), pas la peine de le planquer. Je me pose et je le fais.
- Ranger toutes les mêmes choses au même endroit. Pas deux endroits dans la maison pour ranger des choses qui peuvent être réunies. Exemple : les Cds de musique sont TOUS ensemble dans un meuble, avec les Cds vierges. Toute la papeterie est au même endroit. Tous les outils, toutes les machines (visseuse, ponceuse...) aussi. Tout le matos à travaux manuels idem.
- Pas de « tiroir à bordel » non. Interdit ! En fait, pas de bordel. Pas de boutons de rechange paumés, pas 18 jetons de caddie, pas 45 porte-clés moches, pas de clé sans serrure, pas de piles usagées (ça se recycle) etc… tout a une place. Les boutons dans le meuble à couture, les jetons de caddie là où j'en ai besoin (dans le vide poche de la voiture) etc...
- Des tiroirs en tissu pour ranger les choses qu’on a pas envie de plier, sous-vêtements, chaussettes, affaires de sport de l’homme.
- Je ne possède plus 6 parures complètes de lit et 18 serviettes de bain, … je n'ai pas 6 lits et jamais 18 personnes en même temps à la maison. Pas facile pour moi qui adore le beau linge.
- Une organisation par « thème » pour les jouets. J’ai des boites avec des photos de l’aperçu du contenu collées dessus et rangées dans des Expedit. Le plus encombrant est trié par thème dans des tiroirs en tissu. La chambre de mon fils est lisible et se range facilement. Ses livres sont régulièrement triés et j'en donne à la bibliothèque du CHU ou à une voisine.
- Dé-ma-té-ria-li-ser : tout ce que je peux recevoir par mail plutôt que par courrier, est reçu par mail ! Et je fais un mail pour demander à ne pas recevoir de courrier si c'est le cas.
- Recycler ! Je réutilise beaucoup de choses, dernière création en date, une housse de siège auto pour que les chaussures du nain arrêtent de le frotter. Cousue main dans un drap ancien.
- J'ai vraiment le réflexe de réparer ou de fabriquer moi-même ce dont j'ai besoin, je suis une "spirited woman" (si tu as la réf. je t'aime déjà !)
Les avantages et bonus :
+ La sensation agréable de la tâche accomplie, et la dispense de culpabilité. Je me souviens que dans mes années bohème, j'étais toujours en train de m'en vouloir de ne pas être plus organisée.
+ L'impression d'offrir un cadre sain à ma famille et de bonnes habitudes à mon fils.
+ Le gain de temps, une organisation globale logique qui permet à l’homme de trouver rapidement ce qu’il cherche, et me donnera moins l’impression qu’il vit là depuis 10 jours. (ça c'est un effet du célibat géo, on a l'impression qu'il découvre la maison toutes les semaines ...)
+ Une sensation d’air frais dans la maison, une sensation d'espace également, malgré les 66 m2 que nous occupons actuellement.
+ La satisfaction de ne pas me laisser déborder par les objets et les achats
+ Il y a 6 ans, quand j'étais active sur Facebook, j'ai motivé des gens autour de moi via des groupes Facebook n’ayant aucun rapport avec le sujet. Le rangement par le vide est une maladie contagieuse qui fait du bien à tout le monde !
Réflexion sur la sobriété
Très jeune, j'ai toujours eu une grosse aversion pour le monde de la publicité, ce qui est assez paradoxale car j'ai fait un DUT en communication. Mais j'avais très tôt un sens critique très aigu vis à vis des marques. J'ai été une jeune adulte avec des convictions très fortes et des goûts très affirmés en déco, très vite. J'avais le désir de personnaliser mon environnement. Je peignais les murs, j'y faisais des motifs, même sur mes vêtements que j'achetais basiques et que je personnalisais à la peinture textile. De la déco faite main et pas chère.
Dans cette maison, c'est la première fois que je suis restée assez neutre. En 20 ans, je suis passée d'une tendance très orientale, riche en tentures, à un intérieur sobre et épuré. C'est ce que j'ai gardé de mon année de vie à Marseille où nous avions un appartement tout blanc et lumineux comme c'est peu possible ailleurs. On avait l'impression d'être en vacances tous les jours (c'est bien la seule chose que j'ai aimé à Marseille). L'expérience que j'ai vécue qui a été marquante également, ça a été ce déménagement vers Marseille à 32 ans et de voir qu'après 14 ans de vie autonome et un divorce, le contenu de mon appartement peinait à remplir le fond d'un camion de 20m2. Je me suis sentie toute petite et à la fois, trop encombrée.
Je ne suis pas devenue minimaliste, parce que c'est une tendance qui m'irrite, je trouve que comme beaucoup de choses en –iste, c’est ou réducteur ou extrême ou une tendance d’occidental. En fait, même si je ne me sens pas membre du club, je me rends compte que c'est un changement plus profond qui m'anime. Depuis plusieurs années, je questionne ce que j'ai envie de faire rentrer chez moi, je questionne le besoin que j'ai, je questionne ce que l'objet m'apporte. C'est difficile dans notre société de renoncer à tout ce qui nous est proposé à longueur de journée ! En fait, j'ai un regard critique depuis des années, mais j'en étais pas encore à mettre tout en application dans ma vie. Par exemple, le fait de courir répondre à une envie dès qu'elle pointait dans mon esprit, c'était favoriser la surconsommation et j'avais l'impression d'être un mouton après coup.
Aujourd'hui, j'ai beaucoup plus de hauteur et je me sens plus en accord avec mes valeurs. J'essaye d'apprendre ça à mon fils et c'est hyper difficile, car lui n'a pas ma vision. Lorsqu'il me demande certains jouets je ne vois pas ce qu'il voit, moi je vois "2 trucs en plastique complètement pas recyclables".
J'ai eu du mal à résister à l'esthétique du mouvement minimaliste, car le rangement, c'est beau, les placards légers, l'espace, les beaux objets, la qualité, c'est un luxe. Et à un moment, j'ai pu commencer à un peu me le permettre. Alors attention, tout est relatif, je sais d'où je viens et où je suis. Il est hors de question que je tombe dans la consommation associée au minimalisme, parce qu'il y en a une. Je me suis posée plus de questions mais je ne me suis pas demandée si j’allais passer à la Biocoop plutôt qu’à l’hypertruc, parce que j'ai l'impression que ce n'est pas dans l'élitisme et le militantisme bourgeois que je vais me sentir à l'aise.
Je fais ce que je peux et surtout avec ce que j’ai. Si j'ai des producteurs accessibles, j'y vais. Sinon, je fais ce que je peux. D'ailleurs, j'ai beaucoup questionné dans les faits cet attrait pour le bio. Ce n'est pas toujours le meilleur choix. Je préfère suivre les saisons et regarder d'où proviennent les produits que je consomme.
Je n’ai pas attendu un gourou pour vivre ma « simplicité volontaire », chez moi c'est un lifestyle, comme ils disent. Tu remarqueras que ce concept de « sobriété heureuse » rencontre un grand succès auprès des gens qui ne manquent de rien.
C’est vrai qu’il est plus simple de se contenter de peu lorsqu’on a déjà tout.
Je serai sans doute encore plus « écoresponsable » quand on m’en donnera les moyens, je m'agace régulièrement de ce qu'on attend de moi en tant que citoyen qui se sent concerné, alors que 1/ la majorité s'en tape et 2/ les industriels ne font que très peu d'efforts. D’ici là, j’achète mon dentifrice et des yaourts sans emballage, je recycle, je trie, je ne jette pas le moindre papier dans la nature ou les rues. Mieux, je ramasse ceux des autres... je le fais vraiment, avec une pince et un sac. Je composte les déchets organiques et je récupère l’eau de pluie pour le petit potager. Je fais ce que je peux et qui a du sens pour moi, je ne fais de leçons à personne, je fais juste ce que je peux et veux.
La vie simple c’est depuis toujours chez moi. Peut-être un peu par obligation au début et maintenant par choix, parce que ce n'est pas le fait de posséder une guirlande lumineuse qui m'épanouit, et encore moins les concours de vertu entre bobos. Je fais juste ce qui me correspond et me semble important et faisable. Je crois que cet intérêt pour l'organisation s'est accompagné d'une grosse réflexion sur ma façon de vivre. L'arrêt du travail et la Covid ont appuyé sur plein de choses encore : les valeurs, mes besoins en argent , le temps en famille, la consommation de carburant (un jour sans utiliser la voiture est une victoire), on a même changé notre façon de nous promener, on a trouvé des balades pas loin de la maison (on les a appelé "Eco 1" et "Eco 2") ça nous permet d' arrêter de faire 10 klm en voiture pour marcher 5 klm avec l'enfant. Mon seul regret cette année, c'est d'avoir été obligée de changer mon fils d'école et de devoir l'y emmener en voiture, même si c'est pas loin, c'est vraiment un truc que je n'aime pas.
Pourquoi du jour au lendemain se mettre à vouloir trier/nettoyer toute sa maison ? Et surtout pourquoi se prendre la tête avec mes achats ?
Pour moi, c'est un processus de longue date, comme vous l'avez vu et c'est une suite logique de réflexions que je me faisais sans agir. Ne pas acheter parce qu'on n'a pas trop d'argent, c'est autre chose que de ne pas acheter parce qu'on ne veut pas participer à la surconsommation. Maintenant que je suis dans cette dynamique, c'est devenu une mécanique naturelle. Le fait de ne pas travailler et de ne percevoir aucune aide de l'état (la MICM saute en célibat géo et je n'ai pas d'APL, ni rien d'autre) ça fait se poser aussi des questions sur son besoin d'argent. Parfois, on me dit "Oui mais ta retraite ...", j'ai envie de répondre "Et la tienne, t'as une garantie?" On verra où en sera le monde à ce moment là. Chaque année que je passe au dehors du salariat m'apparait comme une victoire, je sais que ça aura une fin. Je retrouverai le chemin du travail un jour, j'espère un autre que celui déjà arpenté.
Pour le logement, le fait d'être venus nous installer à 3 dans cette petite maison, ça a imposé le rangement, l'organisation et la consommation raisonnée comme une nécessité. Aujourd'hui, j'en suis presque à stresser de ne trouver que des maisons trop grandes l'an prochain. J'ai envie de trouver une maison juste normale (sans trop de voisins et hors lotissement) et de garder le rythme. Cette petite maison ne me laisse pas le droit à l'erreur, dès que je relâche, ça se voit tout de suite mais j'ai la sensation de bien la maitriser, et de l'occuper de manière optimale. L'espace, je le veux dehors, en verdure, en arbres, en plantes et en surface de potager.
Je vais continuer sur ma lancée à ce niveau et consommer autrement ça me parait couler de source, parce qu'on peut se le dire aussi, avec tout ce qu'on vient de traverser (Covid etc...), il y en a beaucoup qui ont compris que la maison, les petites choses du quotidien, c'était plus important qu'il y parait. Le confort oui, l'organisation et la propreté aussi. Je vois ma maison comme un refuge. Tout est important. Même quand je reçois, je veux que mes hôtes se sentent gâtés, dans une bulle. La maison, j'y passe du temps et j'ai envie qu'elle soit un vrai espace de calme et de douceur. Je veux aussi que ce que je pense du monde se traduise dans mes actes.
Pis franchement, je me demande, est-ce que ça ne serait pas la « botte magique » pour une femme de militaire d’être organisée ?
J'ai découvert en début d'année un article sur la tendance "Domestic cosy", par le biais de cet article, cette "tendance" générationnelle me parle assez. Le fait d'accorder plus d'importance à l'intime, au "fait-main", plutôt qu'au clinquant, à ce que les autres voient et pour moi, la propreté et l'organisation est liée au confort. Je veux tout ça, en même temps. Et j'avoue que parfois, je pense même en faire mon activité. Qui sait ? Vous feriez venir une personne chez vous pour vous aider à vous organiser vous ?
chronique humeur repenser le monde
Commentaires
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- 1. Gg Le 13/09/2021
Bonjour,
Pourquoi pas faire de l'organisation de maison un métier! cela existe dans d'autres pays alors pourquoi pas en France.
Merci, je retiendrai la phrase de Marie Kondo " Ne gardez que les choses qui vous mettent en joie".
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