La vie en lotissement

(Article mis à jour en juin 2021)

A la fin de l'hiver 2016, on se préparait à un grand déménagement. Depuis plusieurs années, nous vivions dans une grande maison, au centre d'un petit village. Dans l'arrière cour, sans aucune mitoyenneté, il y avait notre petite terrasse, un carré potager et une grande jardinière à tomates accompagnée de quelques mètres carrés d'herbe. Je pouvais garer ma voiture sur le côté et un grand terrain s'allongeait en pente, vers une rue en contre bas, invisible, puis un fleuve. C'était un genre de petit pré où vivaient des poules, des chèvres puis des moutons d'Ouessant. Malgré une circulation assez dense aux heures de pointe, je vivais dans cette maison comme une véritable reine. Ne manquant ni d'espace, ni de rangement. J'avais même une dépendance, où j'accumulais quelques planches, j'y avais accroché des bocaux remplis de vis et de boulons pour mes inspirations de bricolage. J'avais un établi, je stockais avec fierté mes outils comme un chasseur ses trophées ..., mes pinces, mes pots de peinture. Je pouvais poncer, visser, scier à volonté. C'est le petit qui en a le plus profité, j'ai fabriqué des tas de petits meubles ou objets pour adapter la maison à lui.

Urbanisme et lotissement

Tous les chemins de balade alentours étaient accessibles à pied en 5 à 8 min. Ou d'un coup de pédale. Des kilomètres de vallées, de chemins de halage.

Les pièces de la maison étaient immenses. Des poutres dans le salon traversaient toute la pièce, j'avais, pour ainsi dire, plusieurs arbres dans ma maison. Les tons clairs des murs se fondaient dans la blancheur des meubles et j'avais l'impression d'habiter ma maison de vacances à l'année. Pas d'encombrement. Encore moins lorsque j'ai décidé de faire un grand ménage dans notre vie et de soigner ma manie de tout garder. C'était épuré, beau, simple.

L'ordre de mutation allait de toute façon tomber. On avait quand même décidé de quitter notre villégiature pour le temps qu'il restait, un an au plus. Je faisais le chemin de l'école en imprimant quelques souvenirs. En décembre, on nous avait renvoyé la fiche en nous demandant de justifier à nouveau notre refus de la région parisienne. Certificat médical, enfant sujet à l'asthme, risque avec la pollution. Toi pas comprendre, DRHAT ? Le médecin avait fait des yeux ronds "Non, non non, et pour bien faire, il faudrait quitter cette maison humide tout de suite". Les RH nous rappelaient également qu'il ne fallait pas compter sur le maintien dans la garnison. Réécriture, re-certificat, déception parce qu'on savait qu'il fallait partir, pour où que ce soit.

Alors que nous avions emménagé dans un lotissement, pensant y rester quelques mois, courant avril 2018, la nouvelle est tombée. Direction Paris.

Il nous en a coûté des heures de discussions, de calculs, de pleurs aussi, pour finir par décider d'opter pour le célibat géographique. Avec un gros pincement au coeur. Mais la santé du petit bout, c'était le plus important. Se retrouver le soir, avec des vies de parisiens à 100 à l'heure, de quoi payer un loyer pour un studio, des bouchons à chaque trajet, 30 minutes avec le petit pour papa au retour du travail ... et un enfant tout le temps malade ? L'armée ne nous a pas du tout laissé le choix.

En mai 2017, nous avions donc quitté la grande maison, énorme gouffre financier, très difficile à chauffer, humide. Et la première fois que j'arrive dans le nouveau village, je déteste la maison. Pas de garage, un jardin immense mais 5 cm de terre sur un tapis d'ardoises, rien n'y poussera. Le gazon étouffe déjà. Pire, on passe de 96 à 66 m2 ! Il y a un silence de mort, des pavillons neufs, des places de parking le long du jardin. Les culottes et les pantalons des locataires actuels sèchent sur la terrasse, aux yeux de tous. C'est un lieu déprimant.

C'est alors que commence ma vie en lotissement. Oh, j'exagère un peu avec la photo d'illustration parce que j'attérie dans un coin où chaque personne a laissé libre court à son inspiration, quasiment aucune maison ne ressemble à l'autre. C'est assez particulier. Cette vie les uns près des autres, dans des HLM allongés, je l'ai vécu du temps de mon enfance, j'en garde des souvenirs contrastés. Pour les enfants, les jeux dans la rue, les copains faciles. Pour les adultes, ... cette impression que mise à part le fait de vivre au même endroit, nous n'avons vraiment pas grand chose en commun avec les voisins. Le fait d'être à la merci de toutes les habitudes de chacun : bruits, grillades, soirées ...

Je suis une locataire perdue au milieu de "primo-accédants". Des couples actifs avec prêt bancaire, nouvellement propriétaires avec deux enfants et minimum 40m2 par personne au foyer.  Non, nous louons une maison, petite,  nous n'avons qu'un enfant et je ne travaille pas. Nous n'avons pas de monospace, encore mois un SUV (ça colle pas du tout à mon éthique), nous n'investissons pas notre salaire dans l'ornement des extérieurs (juste le minimum, parce qu'en location, je ne suis pas là non plus pour payer la clotûre qui ne sera jamais posée, ou les murs de clôture jamais enduits). Nous ne faisons pas de travaux. Pas de relations ni de famille dans les villages voisins. Nous ne sommes pas "du coin". Nos familles sont rarement de passage. Les amis idem. On préfère aller les voir, au moins ça nous sort d'ici. En gros, on ne fait pas vraiment de bruit ...

Moi, de base, je suis une gentille. Je souris, je salue même lorsque je n'ai pas trop le temps, ou l'envie. C'est quelque chose de naturel, disons que je suis d'humeur égale. J'ai du mal à comprendre comment d'un jour à l'autre, on peut se dévisser le cou pour détourner le regard et éviter un simple "bonjour", et le lendemain, me sourire à pleines dents. Moi, ça me déstabilise. J'ai la sensation  de devoir prendre leur température à chaque fois. Le hic, c'est que je suis mauvaise en thermomètre, tel un fantôme, j'essuie quelques vents et la semaine qui suit, c'est reparti comme si j'étais de nouveau visible. Je ne m'y fais pas ... Je sais bien que ça n'est pas dirigé contre moi, mais à chaque fois, je trébuche sur ce pli sur le tapis, je ne comprends pas la versatilité de ces contacts entre les gens. La politesse est selon moi un lubrifiant social élémentaire.

Je reçois rapidement tous les petits du quartier qui ont le même âge que le mien. Allez-y, retournez-moi toute la maison !!! Je rangerai après ...

Je discute facilement. Je récupère un colis pour un absent. Je réponds aux témoins de Jehova en gardant mon sérieux. Je balaye devant chez moi quand mes pneus ont dispersé trop de gravillons de nos allées de parking. Mon fils décore à la craie le trottoir que je partage avec le fond d'un immense et magnifique jardin en facade. Ca me fait une belle vue au moins. Je ne reçois que très très très rarement, dans le plus grand calme car je ne fais pas partie des gens qui lévent le coude régulièrement en émettant des bruits de gorge. Je n'aime pas l'idée qu'on puisse suivre ma conversation de l'autre côté de la rue. Le silence que j'avais noté lors de la visite n'est plus tout à fait là. Et moi, ma vie ne fait pas de bruit au milieu des leurs. Je chuchotte quand je suis dans le jardin, pour moi c'est na-tu-rel.

Je me rends compte que je n'ai pas besoin d'occuper l'espace avec de la musique, ou des "copains" tous les soirs même si c'était possible. Nous n'avons juste pas la même vie. Je m'en tape d'avoir un bananier stérile de 3m dans mon jardin, ou un gros cactus...  je préfère faire pousser des fraisiers ou des tomates. Les beaux-jours arrivent et je ne me suis pas encore transformée en reine de la chipolata. On dirait que c'est un concours de barbecue géant, ça sent l'allume-feu à partir de 19h30 et les orgies se multiplient. Constat : très très peu de voisins vegan, a priori.

J'ai un défaut, je donne ce qui ne me sert pas. Pire, je fais facilement des cadeaux.  En avril, dès mon arrivée, j'avais bouturé des fraisiers en imaginant les offrir aux amateurs. Lorsque j'ai fait mon offre, j'ai été accueillie avec interrogation. Pourquoi ce don ? ... euh, je ne m'étais pas posée la question. J'ai répondu : "C'est un truc de jardinier pour moi, on donne des semis, on échange aussi". J'ai eu l'impression que mon cadeau gênait.  J'ai réalisé quelques coutures pour l'école, don de jeux ... cela ne m'a valu qu'une politesse coincée, semblable à celle que m'offre tous les autres voisins. C'est comme s'il ne fallait pas nouer de lien, il ne faut pas trop se parler. Franchement, à la base, bêtement, me sachant de passage, je me suis dit que je me ferais des copines dans le quartier. Je m'étais dit que je ferais de superbes photos de tous les gamins à offrir aux parents. ... Mais au fur et à mesure des années, j'ai ravalé mon enthousiasme, comme si je sentais que je n'avais pas ma place ici. En tout cas, on ne m'en ferait pas.

Ce quartier m'avait surpris pour son calme et je découvre au fil du temps que l'intimité n'y existe qu'en de rares occasions. Le matin, quand s'ouvre mon grand volet électrique, je vois partir toutes les voitures, les unes après les autres. Impression de vivre dans le Truman Show. Non, dans Desperate Housewives, sauf que je suis la seule wife.  La plupart du temps, c'est en semaine que la vie y est à peu près agréable. Pas de tondeuse, pas d'apéros interminables, pas d'enfants. Quand tout le monde est parti, je me sens mieux. Je peux sortir en tongs pour tailler mes plantes, récolter les tomates et fruits rouges que j'ai réussi à faire sortir de terre grâce à la technique de la lasagne.

Malheureusement, je me rends compte très vite que le premier voisin à qui j'avais été me présenter en emménageant, est le pire cancer du quartier. Il bricole au noir dans son garage continuellement, le "nettoie"  au compresseur (oui, il souffle dedans partout, pour déloger la poussière qui se repose aussitôt...), diffuse ChérieFm par le poste de sa voiture grande ouverte devant sa maison, alors qu'il est enfermé dedans. Il joue de la basse, entre 2 et 4 h, à un volume littéralement assourdissant qu'on entend toutes fenêtres fermées. C'est un monsieur qui boit, il m'est impossible de lui parler sans qu'il gueule comme un chien. On hésite à lui lancer une charentaise ou à lui proposer une écoute psychologique parce qu'il a l'air vraiment atteint. J'ai tenté deux fois de demander moins de bruit... mais sa toute petite taille fait qu'il réagit comme  les petits chiens qui aboient car ils savent qu'ils sont vulnérables. Ce monsieur vit seul dans une maison HLM de 90m2, rend la vie impossible autour de lui (je ne suis pas la seule à en souffrir), mais il ne sera jamais délogé.

Au fil des années, des voisins sont partis, pas les mieux, mais ils ont été remplacés par des pires ! De plus en plus de bruit, plus de soirées, plus d'enfants laissés hurlant dans les jardins ou les rues. Ces gens refont des travaux en travaux, donc il y a des travaux continuellement. Le dernier en date en est à 9 mois ! 9 mois de bruit toute la journée, de scie sauteuse, de perçage de mur, de réhaussage de toiture (si si ! je vous jure) 9 mois de marteau, de tout. 9 mois avec des ouvriers qui hurlent car ils ne s'entendent pas à cause du poste radio qu'ils branchent en arrivant à 8h. J'espère qu'ils seront bien dans leur nouvelle maison, les voisins ont donné de leur personne pour ça !

Je n'aime pas la vie en lotissements. Je suis faite pour vivre quasiment seule. Loin des autres, pas pour partager 2 hectares à 10 familles de gens semblables qui se sont pris pour des campagnards.  Leurs vies sont réglées comme du papier à musique et moi c'est tout ce que je ne veux pas. Jamais je n'ose leur dire, parce que jusqu'à aujourd'hui, moi mes jugements je les garde, j'ai rien à dire sur les autres, pourtant, si par hasard j'ai un échange avec eux, ils n'ont pas cette politessse, ils ne se privent jamais de donner leur avis sur ma situation et cette maison.

Que voulez-vous ma bonne dame ? Ma fortune à moi, c'est mon temps ! S'ils savaient tout ce que ça me permet de faire. En premier lieu, j'offre à mon fils l' éducation que je voulais, avec de la liberté, de l'ennui source de créativité, des balades en nature, du vrai sport, des manifestations culturelles et beaucoup de contemplation ... Je ne m'empresse pas de le récupérer le mercredi pour le trimballer à ses 2 activités péri-scolaires comme si nos vies en dépendaient. D'ailleurs, il déteste la garderie, il préfère dans sa bulle, ou avec moi. Jamais ces gens ne se demandent pourquoi leurs enfants adorent le centre de loisirs ? Peut-être parce qu'ils y sont plus épanouis qu'avec leurs parents ? (Rho, ça va ... on peut bien rire hein !).

Le hic, c'est qu'en plus de cette vie entourée de robots humanoïdes, je vis mal l'absence de mon amoureux. Chaque vendredi est une fête à son retour. Mais les weekends sont trop courts et même, parfois décevants, surtout quand il nous faut courir pour résoudre des problèmes d'intendance. Depuis qu'on est ici, il y a eu des soucis de santé dans notre famille, j'ai perdu mon père. On a eu beaucoup de pannes, de tracas matériels. On aurait dit que le sort s'acharnait pour me rendre la vie plus difficile. Mon amoureux aussi a déclaré une maladie et ça m'inquiète. En 2020, franchement, la COVID ça a été le truc le moins pénible à gérer ... je vous laisse imaginer. Alors quand des gens se plaignaient de devoir porter un masque, j'avais envie de leur mettre une tarte. Le masque ça ennuie tout le monde ... mais les autres problèmes sont parfois plus importants.

Au milieu de tout ça, il y a eu une mission. Je crois que le cumul des soucis techniques à la maison, ça a été pendant ses 4 mois là. Pas simple. Une mission pas trop prévue, comme ça juste avant l'ordre de mutation. Ca s'est fait comme ça. Le petit a beaucoup pris sur lui, il avait grandi et quand son père est parti en Afrique, ça a été la dégringolade. C'était comme un retour en arrière. J'épongais ses colères, son manque et je gèrais la maison toute seule. J'ai essuyé les plâtres et là, on est en 2021 et je suis épuisée. J'attends la mutation de l'an prochain comme un espoir.

Le célibat géo me prive de mon bonheur dès que je le vois partir. L'autre fois, j'entendais une femme de militaire balancer sa petite crotte de nez sur les épouses qui "vivent mal les absences" alors qu'ELLE, elle en profitait pour être créative etc... c'est fou que même entre épouses, il faut toujours juger ce que l'autre fait et vit. Mon fils gère ça comme il peut, mais je sens que notre vie d'avant lui manque. On a des tas de projets en tête tous les 3. Le premier c'est de trouver un coin où nous installer pour quelques années. J'ai envie de planter mes racines. D'une maison juste comme il faut, et surtout d'un grand terrain avec beaucoup d'espace, entre les autres et moi. Une maison pour faire une grande étape, parce que je pense de moins en moins que je suis faite pour rester toujours au même endroit.

Vous qui passez par là, vous allez bien ?

 

 

 

 

 

 

femme de militaire chronique humeur

Commentaires

  • CANTIAN
    • 1. CANTIAN Le 20/08/2021
    Je tape sur mon moteur de recherche Je ne veux pas vivre en lotissement et je tombe sur ce texte. Je ne sais pas qui tu es ni de quoi parle ton blog mais tes mots font écho. Pour notre premiere installation avec mon amoureux nous avons obtenus un logement dans un lotissement, nous sommes bien placés en bord de chemin avec des arbres derriere chez nous que j'adore ecouter, ma fille a ses copains d'ecole pas loin, son ecole n'est pas loin non plus, le logement est récent donc propre, il abrite joyeusement notre petite famille. Tout va bien mais voila (je suis locataire) le jour ou nous pourrons nous offrir une maison tout sauf un lotissement ou alors avec un jardin qui entoure la maison afin de pouvoir vivre en paix !!! Voisine mitoyenne fetarde, terrasses en enfilade, bbq, conversations bruyantes, le fond musical a 3h du mat (confinement et couvre feu kezako??) non non et non !!! Pour des raisons pratiques et pour le bien etre de nos enfants nous sommes ici, j'essaye de nous rendre la maison agreable, pour mon travail aussi ( je recois a domicile) , mais cela ne correspond en rien a mon ideal de vie je dirais meme que cela serait mon pire cauchemard réalisé!!! Comme toi je suis heureuse la journee quand le quartier se vide quel bonheur !!! Le vent dans les arbres rien que pour moi hhhaaaaaaaaaaa !!! Je positive il y a pire bien entendu mais cela peut facilement ronger surtout quand on passe ses journees chez soi .... bref je te comprends .... de mon cote j'imagine notre cadre de vie ideal en esperant un.jour pouvoir y vivre.
    • lareflexiothecaire
      • lareflexiothecaireLe 24/08/2021
      Hello, un grand merci d'avoir fait ce petit message ! je vais bientôt mettre cet article à jour J'espère que tu viendras le lire :) Bon courage !
  • Eve
    • 2. Eve Le 04/07/2021
    Bonjour,

    Je vais bien merci mais je vous lis en imaginant que j’aurais pu écrire chacun des mots que vous avez posé.
    Aller bien aujourd’hui est-ce avoir un SUV , des fêtes de la saucisse et des chips tous les week ends, une piscine hurlante( ohhhh l’humain losrqu il est immergé semble découvrir pour la première fois la sensation de l’eau chloree sur sa peau.. cela vaut bien des hurlements non?), supporter les jeunes retraités qui méritent bien leur repos mais qui n ont aucun scrupule à bousiller celui des actifs en bricolant de 9h du matin à 19h tous les jours jusqu au dimanche midi!!
    J ai le « bonheur » de vivre dans une station balnéaire, imaginez les flux des vacanciers en claquettes/glacieres/ tous au même endroit au même moment .. les embouteillages sont tellement plus agréables en juillet et aout dans le sud que le reste de l’année dans le nord( ok ça fait cliché il n y a pas que le Nord qui vient dans le Sud).
    He bien moi je vais bien parce que j aime le silence, la solitude, les orages, le vent, la terre mouillée… la vraie nature.
    Je vais bien parce que je vais vendre ma belle maison et mon beau jardin dans une belle station balnéaire pour me replier dans les terres , loin des zones résidentielles « proches toutes commodités » loin de ces « écrins de verdures » artificiels et si parfaits.. là où mon voisin le plus proche se trouvera à 5kms mais sera là pour répondre à mon sourire où me conseiller le meilleur tracteur pour entretenir mes 2 ha.

    Je vais bien et vous aussi..
  • Carole
    • 3. Carole Le 18/06/2021
    Je passe par là, bien longtemps après l'écriture de ce texte. Je voulais juste vous dire que je crois que moi j'aimerais bien être votre voisine ! J'espère que vous avez pu trouver votre bonheur ailleurs depuis.

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